|
Ifrane est
le centre d’estivage marocain le plus fréquenté. La province
d’Ifrane se trouve au cœur du Moyen-Atlas avec une
superficie de 3573 km2.
Elle
est habitée par deux grandes tribus Sanhaja, les Béni M’guild
et les Béni M’tir. Station de montagne, cette cité est
devenue un haut lieu des sports d’hiver. Avec ses chalets
aux toits couverts de tuiles rouges, elle est située à 1650
m d’altitude. Les premières traces de l’installation
humaine dans la région remontent au Néolithique. Des grottes
telles que celles de Tizguite ainsi que les vestiges
archéologiques remontant à la Préhistoire à Zerouka, Ghabt,
Al Bahr et Itto en témoignent. Par la suite, la région
d'Ifrane fut habitée d'abord par les berbères puis par les
juifs, et ce, depuis environ trois milles ans avant
Jésus-Christ. On prétend qu'elle a été la cité de la plus
ancienne colonie juive au Maroc.
Selon la
tradition orale, les israélites ont quitté la Palestine au
temps de Nabuchodonosor, roi de Babylone (160 Km au sud de
Bagdad) après la première destruction du temple en 587
av.J.C. Il traversèrent l'Egypte et la bordure
septentrionale du Sahara, puis parvinrent au rivage
atlantique de l'anti-atlas en 361 avant Jésus-Christ et
s'installèrent en premier lieu dans les grottes en bordure
de l'oued Ifrane, et ce, après qu'ils aient pu acheter
l'autorisation de s'installer aux autochtones.
Aujourd’hui, Ifrane s’est transforme en station aux allures
suisses que nul ne croirait croiser en se baladant dans ces
régions berbères du Maroc. Chacune de ses villas porte en
elle des caractéristiques : des toitures, à tuiles rouges,
que certains avancent certaines hypothèses, notamment celles
qui concernent leurs pentes.
En effet, ces dernières varient de l’angle obtus à l’angle
aigu en passant par l’angle droit. Ces inclinaisons
rappellent ainsi l’évolution de l’architecture des
constructions en France du Sud au Nord, autrement dit de la
Côte d’Azur à la Manche. Le visiteur peut même remarquer
l’existence de façades typiquement normandes ou bretonnes,
voire alsaciennes. Par un sentiment de nostalgie, chaque
Français voulait ainsi transposer le mode d’habitation de
son pays d’origine et mémoriser par la même occasion son
passage. Un Français qui a vécu à Ifrane de 1936 à 1992
confiait «à propos de l’évolution du tissu urbain de cette
cité, qu’en fait les décideurs de l’époque voulaient faire
cette une ville où le Français ne se sentira à aucun moment
dépaysé». Ses richesses naturelles ont amené les
responsables de la région à créer un parc national de 53000
ha. C’est dans cette région qu’on trouve la plus grande
forêt de cèdre du pays. De son vrai nom Ourti (jardin en
tamazigh), Ifrane est le centre d’estivage marocain le plus
fréquenté. Ses lacs sont incontournables pour la pêche à la
truite et au brochet. Elle est également une région
pastorale et possède une station expérimentale pour l’étude
des comportements des animaux.
|
|